13.12.11

Top 2011: Gommmage Corps Bio Monoprix



     
     Une nouvelle floppée de très courts articles en perspective: les top/flop 2011. Je vais essayer d'en faire de façon régulière, avant que 2012 ne soit bien installé. Direction la salle de bains et les fonds de tiroir pour ces posts.

         J'ai la peau noire, visiblement sensible et mixte au niveau du visage et vraiment très sensible et sèche au niveau du corps. 
Une dermato, et ensuite divers magazines féminins et deux-trois esthéticiennes ont fini par me convaincre qu'en dépit de sa sensibilité, ma peau avait besoin d'un gommage - doux et régulier- pour avoir un bel éclat.

        J'ai peiné à trouver mon rythme, je pense qu'en définitive:

  • une fois tous les 15 jours niveau visage, c'est raisonnable, et
  •  une fois par semaine ou tous les dix jours pour le corps, c'es bien assez.
A une époque c'était 2 gommages/sem sur le visage, et autant pour le corps...ces derniers n'ont pas trop aimé.

       Après avoir essayé Yves Rocher, des marques LDD, de la parapharmacie, du savon noir et un énergique gant loofa, je suis revenue à des basiques. J'ai essayé le gommage pour le corps bio de Monoprix.

Voilà donc le joli tube de gommage monop', estampillé bio:


Un tube de 150 ml pour un tout petit peu moins de 5€
C'est tout de même 2 voire 3 fois moins cher que des produits du même type. Pas négligeable.
Une compo avec de l'eau, du gel d'aloé, et de la glycérine, produits connus pour leur propriété hydratante!

Verdict 1
Il a une texture gel, un peu surprenante, les micro billes sont blanches et au niveau de la sensation sur la peau, cela ma fait penser à du gros sel ou de la cassonade dont je badigeonnerais.
Après quelques massages circulaires, un jet d'eau, j'ai vraiment l'impression d'avoir la peau exfoliée et douce. En revanche, je rejoins des beautytesteuses pour qui l'odeur est "spéciale". 
Pour moi, ce gommage n'a pas d'odeur, et ce n'est pas plus mal! Je préfère ça à un produit bio qui sent la chèvre! Et d'ailleurs si le produit  a un parfum, ne serait-ce pas qu'on lui a adjoint un additif, voire de l'alcool?

      Je ne peux m'empêcher de prendre une petite douche avec mon gel douche crème nourrissante huile d'abricot et fleur d'amandier

J'aime beaucoup ce gommage bio Monoprix
Rapport Qualité/Prix: 4,5/5
Efficacité: 4/5


Verdict 2

      Ce gommage  est un produit intéressant, et qui n'a rien à envier à la gamme monoprix "Gommage Gourmand".



Un pot de 200 ml pour 5€90
Ici une compo qui dépasse largement les 17 ingrédients du 1er gommage, ni la vanille, ni le coco ne sont dans les 7 premiers!

J'avais jeté mon dévolu sur le Gommage vanille-coco, qui sentait divinement bon (une jolie odeur sucrée...hummm). Il me semble avoir craqué pour ce gommage après avoir lu un avis plutôt positif sur le site d'Afrosomething...je suis trop influençable. Il avait plus la texture d'un beurre corporel dans lequel étaient disséminés des grains sûrment censés avoir un rapport avec de la vanille. Après 4 semaines d'utilisation, je me suis dit que ce gommage était plus un produit plaisir qu'un élément réellement efficace....Et puis tous ces grains qui viennent se loger dans les moindres plis du corps...aisselles et j'en passe, non merci....
      Difficile à doser, et pas très pratique sous la douche. En plus, la présentation n'est pas non plus des plus hygiéniques! Achat unique en 2011 qui ne sera pas renouvellé en 2012.

J'ai été un peu déçue par ce gommage gourmand Monoprix
il flatte les gourmandes par son odeur, mais leur laisse une peau de croco
Rapport Qualité/Prix: 3/5
Efficacité: 2/5

Gym Direct Pump my Ass

      Alors ce matin, impossible de traîner ma masse grasse à l'aquagym. J'ai un petit début de rhino, et la gorge qui gratouille sévèrement. En gros, à m'entendre, Kévina a réussi à se réincarner en mama black...Mon homme trouve ça très peu sexy.

        Plutôt que d'en profiter pour me vautrer sous la couette, ce qu'au passage je fais déjà depuis 3 jours, j'ai pris le taureau par les cornes, saisi mon meilleur ami l'ordinateur portable et...

          fait une séance de gym -renforcement musculaire avec bâton, avec ma pote Sandrine



       Je n'ai que très peu fait de séances avec bâton jusqu'à présent....C'était une agréable surprise!

   Pour moi, le plus dur a été la partie Gym au sol, renforcement des abdominaux...Mon dos ne tient pas, mes muscles totalement endormis (voire même sous le coup d'un coma) n'ont pas fait l'effort de me suivre.
         Dans cette partie, j'ai donc privilégie les exos montrés par mon kiné.

       J'ai apprécié le réveil des adducteurs et des muscles fessiers. Je suis heureuse de dire que pour le moment (soit une demi-heure après l'effort) mon dos n'a pas déployé son système d'alerte et ne m'a pas mis KO.

       La bonne surprise de l'émission a été de voir une des figurantes, Peggy arborait de jolies nattes collées, et s'est mise à transpirer à chaudes gouttes au bout d'une dizaine de minutes. Je me suis sentie moins seule. Malgré mes 30 kilos de plus que la belle, j'étais au même niveau de gêne que la miss....J'ai bon espoir de pouvoir rivaliser avec son derrière dans quelques mois!


Le sport, c'est bien une question de régularité et d'endurance, il n'y a que ça qui paye!

C'est quoi votre activité défouloir-exutoire à vous?

12.12.11

Une GROSSE au SALON DU CHOCOLAT



     
      Avant les fêtes, on se serine en se disant qu'il faut à tout prix limiter les excès. Pour ma part, je suis plutôt du genre à flirter avec. C'est donc ce qui m'a poussé à me faufiler dans les rangs de ceux qui sont allés faire un tour au SALON DU CHOCOLAT.

        Diantre, que c'était ch...ant! On avait du prendre la moitié de la population de la ville pour la placer dans les couloirs face aux stands des exposants.

      J'ai finalement été très sage. Interdit de dire que c'était du au fait qu'il y avait une meute en émoi devant chaque stand, et qu'il fallait énormément joué des coudes pour atteindre les crottins de chocolat ou les fameuses tablettes.

        J'ai juste goûté un chocolat 75% de cacao à la fleur de sel et une demi cuillère à cafe de caramel beurre salé (en fait c'était une touillette trempée dans un bocal dudit nectar)...franchement pas mauvais!

Quelques photos à la volée




         Une chose amusante: le chocolat est une passion, érigée pour certains en forme d'art (les maîtres chocolatiers présents ont rivalisé d’ingéniosité et de finesse pour créer certaines des sculptures présentées au public). Dans l'assistance, on trouvait quasiment tous les profils et toutes les générations et classes sociales. C'est amusant de voir à quel point les plaisirs de bouche sont en France, malgré la crise, un pilier culturel et un lien fédérateur....
       Ma foi, j'ai bien ri sous cape, en voyant certaines tablettes vendues à prix d'or, parfois 15 € la tablette, sous couvert de rareté du produit ou de label bio....Il me semble parfois, que dans ce genre de situation, plus c'est gros, mieux c'est....Le marché du chocolat en France, c'est tout de même près de 2,6 milliards d'euros d'après le Figaro.


       En ce qui concerne ma pomme, n'ai pas craqué!! Hourra! 
     Et vous dans ce genre d'occasion, succombez-vous à la tentation? Repartez-vous les bras chargés de cadeaux censés revenir à des amis, mais qui finalement finissent leur vie dans votre armoire?

11.12.11

Cap sur l'hiver en SNOOD



        Je ne résiste pas au plaisir de m'auto-congratuler! Ni une, ni deux j'ai créé mon 3e petit objet fétiche en laine! Ma première création c'était cette petite écharpe, la deuxième c'était une écharpe pour mon homme, et là, me revoila devant vous avec un Snood, ou "tour de cou".

Il m'aura fallu de la laine en solde, 2 soirées pépouze à la maison, avec mon petit plaid bleu sur les genoux et des épisodes de The Good Wife ou du Big C (visibles sur M6 ou Canal Plus) pour confectionner un joli tour de cou.

Je suis partie d'un tuto et d'un visuel Phildar, tiré du catalogue n°41 du Knit It Book. Bon, je vous avoue que je n'ai pas respecté les préconisations d'usage, et l'ai surtout fait à ma sauce.

Mon Snood à moi:
Mon petit nuage irlandais...c'est à ça que me fait penser sa jolie couleur flirtant avec l'anis

Etape 1

  • Monter 50 mailles au départ
  • 3 rangs en maille endroit (pelote RAPIDO noire)
Etape 2
  • Changement de pelote, cap sur le vert bobo en Jersey (un rang endroit, puis un rang envers)
  • (1 pelote et demi. Mon petit vert c'est en fait, et ça a plus la classe, un ILLICO Bronze 0107)
Etape 3
  • Bis repetita, on change de nouveau de pelote, et on revient à du noir
  • On assemble les 2 bords latéraux du tour de cou, et on dégaine une aiguille à laine. Je suis allée m'en procuré une en catastrophe à Bergère de France. La responsable de la boutique, est décidément, extrêmement adorable. Elle a pris le temps de me montrer la manoeuvre.
Etape 4
  • On savoure sa petite victoire personnelle. On se fait une séance photo de bloggeuse pas modeuse. Et on termine par un joli thé de noël. 

Les étapes en accéléré




Et voilà ma bonne bouille de tricoteuse débutante! 
Il est pas mal ce Snood, non?
Alors niveau texture, c'est spécial...ce fil illico, j'ai l'impression qu'il gratouille un chouilla...Je vais devoir m'y faire!




         Oui, comme vous le remarquerez, il n'est pas bien droit. Il est même un peu bancal. C'est ma petite touche à moi (mais bon, vous vous doutez bien, que ce n'était pas voulu!) Mais il me permet de cacher toute ma masse de cheveux dans ce tube en laine, création originale Made in "mon Salon"!

9.12.11

Une "vrai-fausse" coiffure protectrice: la demi-perruque


    En prévision d'un bon hiver, et sachant pertinemment que je n'allais pas pouvoir rester assise 3 heures pour une coupe, j'ai voulu anticiper en m'achetant une perruque ou Wig pour celles qui veulent se la jouer diva made in america.

    Après avoir franchi le pas cet été avec une perruque frisée brune avec quelques mèches châtain, je récidive avec cette fois-ci une perruque afro kinky noire (au niveau de la teinte, c'est du 1B), tête entière.

    Je me rappelle dans le magasin m'être un peu contorsionnée pour la poser sur ma tête (comme vous le voyez mon front est une piste d'atterrissage, qui n'a rien à envier à la circonférence de ma boîte crânienne, qui doit être une modélisation du globe. Pour en faire le tour, il faut semer de la mie de pain, pour être sûr de ne pas s'égarer).
Je ne sais pas par quel miracle j'y étais parvenue. Je me souviens avoir longuement hésité à la prendre, car les mêches me paraissaient un peu courtes. L'amie qui m'accompagnait m'avait juré que ça passerait!

   Et bien, de retour à la maison, j'ai voulu la porter normalement, c'est à dire, en la faisant recouvrir entièrement ma tête et en faisant dépasser quelques mèches devant pour masquer la couture.
Rien n'y a fait. La perruques glissait sans cesse vers l'arrière. En dégageant des mèches, je me retrouvais avec des mèches frontales  1 à 2 fois plus grandes que la perruque.
J'ai tout de même essayé de sortir avec. Manque de pot, c'était un jour de grand vent....Elle n'a pas pris la poudre d'escampette, mais j'ai du improviser un cache misère avec une écharpe pour sécuriser le tout, le temps d'aller à un entretien d'embauche....J'avais l'air ridicule: un mix entre Zaza la voyante et Chiquita, princesse des eaux troubles.

Bien évidemment, je n'ai pas eu le poste.


Seule solution pour amortir l'achat...26€ la bête... porter la bête en demi-perruque.


Perruque Afro  Whitney 1B, 25€99

L'heureuse élue répond au doux nom de Whitney, de la marque Elisa Totally Hair...Avez-vous déjà remarqué que les perruques afros avaient des noms de femmes? Ce sont des grands comiques ces créateurs de produits!


Je me suis fait 8 tresses plaquées à l'avant, que j'ai réunies en une seule tresse sur le côté. J'ai ensuite fait 4 tresses sur la partie arrière, avec dans l'idée de pouvoir faire une 2e coiffure au bout de 15 jours ( et de ne défaire que les tresses du fond. Vous me suivez?)

Cette étape m'a pris 45 min ou 1 heure.


J'ai dégaîné des épingles, ma roufe en plastique, un peu de dextérité et...




       
      Comme vous le voyez, sur la photo précédente, pas de peigne ni à l'avant, ni à l'arrière. Les bandes de cheveux sont tissées sur une canevas de bandes verticales, pour permettre au cheveux enfermé, de "respirer a minima". La fibre est synthétique et nous vient tout droit du Japon.
Les puristes vous diront que la durée de vie d'un produit de ce type et de 2, 3 semaines pas plus. Mais c'est le cas pour une occasion quotidienne. En ce qui me concerne, elle servira plus longtempas mais sur un usage répété.

...Tadaa! J'ai la même tête que sur l'image du haut!

Bon, alors 3 épingles, c'est très très léger, il en faut plutôt 6 à 8 (3 à l'avant, 2 sur les côtés, 3 à l'arrière).

Les avantages de cette demi-perruque:
Les Pour
BIEN PRATIQUE

- quand on va à la piscine 1 à 2 fois semaine.
On l'a avant d'entrer dans le hall de la piscine (on la glisse dans son étui, le temps de jouer aux sirènes). On l'enlève pour faire ses longueurs. On pose un bonnet en laine bien chaud sur ses cheveux mouillés.
- on peut se laver les cheveux, se faire ses soins de fin de semaine
- on peut dormir tranquille (sans les désagréments du tissage)
-on est coiffé en 5 min de bon matin
- ça tiend chaud!
- mais le cheveux n'est pas asphyxié en permanence par des fibres synthétiques.

Les contre
FAUT ASSUMER
-En fait, vous savez que c'est faux. Vous focalisez dessus et avez l'impression que tout le monde en fait de même
- les épingles ça fait quand même mal au bout de la journée. Je pense que d'aventure, je prendrais une demi-perruque avec des peignes intégrés, ce sera peut-être moins fastidieux...En général, j'oubliais une ou deux épingle, et m'en rendais compte sur l'oreiller...Ouille!
-Là, je n'ai pas pris la bonne longueur. Et puis ce sont des boucles bien trop frisées et resserées. J'ai l'impression d'être un caniche. 
Je me suis dit que j'avais peut-être fait une erreur en démelant soigneusement mes cheveux post-shampoing au moment où j'ai voulu utilisé la perruque sur ma tête entière. La prochaine fois, je laisserais des cheveux à l'état brut devant et sur les côtés, et le résultat sera peut-être plus heureux.
- bon, là ce qui n'allait pas non plus c'était que les tresses plaquées devant étaient trop longues, ça faisait un appel d'air sur l'arrière...

(au niveau des contres, c'est surtout du au fait que je n'ai pas l'habitude de ces artifices et que je suis souvent en train de cramer les filles qui ont des renards morts sur la tête!)

Bon, vous, ça vous choque? Vous trouvez ça hideux?

MARYSE CONDE, une belle et grande plume

La grande Maryse Condé



Une fois n'est pas coutume, j'arrive en 2e partie de soirée à tomber sur autre chose qu'un programme abrutissant des chaînes TNT. Et puis, je me dit que justement, parce que c'est programmé à une heure tardive, ça doit être un programme qui en vaut la peine (et oui, les intellos insomniaques ont, eux aussi, droit à un peu d'antenne...malheureusement, ça ne rapporte pas des masses en régie publicitaire...Mais je m'égare).

Première nouvelle, j'apprends que cette émission a pour cadre "2011, année de l'outre-mer". Tiens, grande nouvelle, je n'étais pas au courant! Mieux vaut tard que jamais! Mais pas de bol, on est en décembre, plus grand chose à se mettre sous la dent! En farfouillant dans les confins de mon esprit, je crois me souvenir qu'on a catapulté 2011 année des ultramarins, après un incident diplomatique avec le Mexique, auquel cette année était dévolu!

Deuxième nouvelle, je tombe amoureuse du parcours et de l'itinéraire professionnel de Maryse Condé, une femme de premier plan de la littérature française/ francophone (choisissez l'adjectif qui sied le mieux à votre idéologie).





Des bribes de la vie de Condé

Maryse Condé est une femme écrivain, née en Guadeloupe en 1937. Après de brillantes études en classes préparatoires littéraires dans un lycée parisien, elle découvre l'altérité blanc/noir dans les années 1950. Elle se prend donc d'une folle passion pour l'Afrique et épouse un comédien africain à la fin des années '50. Elle abandonne la Métropole et ses doucereuses promesses pour suivre son époux sur le continent.

Elle y fera une carrière d'enseignante qui la conduira notamment sénégalais et guinéen. Elle sera frappée sur place de la disymétrie et du gouffre qui séparent ces idéaux et la réalité de la vie en Afrique. Elle se démène sang et eau pour subvenir aux besoins de sa famille: Mamadou Condé, son époux, lui ayant donné 4 enfants.

Lassée de privations, de désillusions, elle quitte époux et foyer pour se réfugier dans un pays limitrophe et échapper à ses conditions de vie difficiles. Elle divorce. C'est sur son lieu de travail, qu'elle retrouvera l'amour en la personne de  Richard, un enseignant anglais blanc. Ils braveront les interdits en s'unissant et en menant une relation sur un pied d'égalité. Il lui apportera la sérénité nécessaire qui lui permettra de se lancer dans l'écriture, et de questionner toutes les contradictions et les combats intérieurs qui la tenaillent.

Maryse Condé, qui gardera le nom de son premier époux, aiguise sa plume et livre au public de façon très régulière depuis les années '70 de troublants romans qui évoquent la question des races, de la sexualité à travers différents lieux et fresques historiques.

Elle a reçu pour se travaux la distinction de "commandeur des arts et des lettres" en 2001 et celle d'officier de l'Ordre National du Mérite en 2011. C'est notamment sur une de ses propositions que le président Chirac fait du 10 mai, le jour de la commémoration de l'esclavage.


Christine Taubira, Maryse Condé, Nicolas Sarkozy

Elle continue aujourd'hui à écrire et à donner des cours et conférences notamment à la l'université de Columbia de New York.

J'ai cru découvrir Condé ce soir-là.

Mais je me suis rendue compte que j'avais à faire à une vieille connaissance.

L'oeuvre de Condé

 J'avais en effet lu, Victorine, les Saveurs et les Mots (2006) il y a quelques années. J'avais trouvé son style très beau, envoûtant. Condé y parle de sa grand-mère, servante analphabète, d'un pays qu'on suppose être la Guadeloupe. Démunie face à beaucoup de choses, elle sait faire preuve d'un brio et d'une intelligence impressionnante dans son territoire, celui de la cuisine et des mets qui y sont confectionnés. Elle déchiffre des énigmes culinaires et fait preuve d'une inventivité sans borne. Condé se place en héritière de ce savoir, mais cette fois-ci dans le domaine littéraire.
C'est une jolie fiction sur la filiation et les origines, dont je garde encore aujourd'hui, un souvenir vivace.
J'avais essayé de m'attaquer à 

J'ai aimé voir Maryse Condé, femme et amante, écrivain et mère de famille.

J'ai aimé l'entendre dire que pour elle:

 "le travail d’une femme noire écrivain, c’est de transmettre aux autres un respect, un amour de la différence. Pour moi, c’est la beauté de mon travail et de mon origine. "




Condé représente un peu pour moi, un idéal et un exemple. Ce que je retire de ce reportage c'est qu'il n'y a pas de voie unique pour parvenir à la connaissance de soi-même. Finalement, le plus compliqué des combats pour une femme n'est pas tant de se faire accepter des autres (ce que j'ai longtemps cru) mais de s'accepter soi-même et de faire un pas vers soi.

Et pour ça, sortir des sentiers battus, et accepter de se remettre en question, et prendre le temps nécessaire à ça, est souvent un moindre mal.

Je pense qu'elle a amplement mérité le titre de beauté noire, non?

Pour en savoir plus

Sur Pluzz (replay gratuit pendant 7 jours des émissions de france télévision), il vous est possible pendant encore quelques jours, de voir ce joli portrait sur lequel le Point se penche aussi.


Au moins j'aurais laissé un BEAU CADAVRE



Laure Calamy, Au moins j'aurais laissé un beau cadavre
Crédits photo le monde.fr 

    Pendant que je délaissais le blog, j'en ai profité pour vivre: aller voir des amies, manger au restaurant, aller au cinéma, et ALLER AU THEATRE.

      Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas mis les pieds ni coté cour ni côté jardin. A vrai dire, la dernière fois, mon dos avait mis 2 semaines à s'en remettre.

J'ai sauté le pas et renoué avec d'anciennes amours en jetant mon dévolu sur

Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de Vincent Macaigne, qui avait fait sensation au festival d'Avignon 2011.


Au programme ce soir...

         Les critiques du journal local étaient particulièrement élogieuses, les bribes d'infos très rapidement glânées sur le net aussi (aujourd'hui vous pouvez vous faire une idée du spectacle grâce à Télérama, Le Monde, France Inter) En fait, j'aurais du me méfier. C'est suspect d'être ainsi adoubé par différentes églises du microcosme cultureux parisien!


Une pièce appréciée par les critiques

extrait du livret du spectacle



Posons rapidement le décor:


  • Macaigne est un acteur et jeune metteur en scène qui a le vent en poupe et qui est auréolé d'une aura de "petit génie". Son crédo, le théâtre épique.


     Pour faire vraiment très simple et schématique, le théâtre épique, c'est Brecht et Piscator. C'est un théâtre non pas du sentiment, mais de la raison, qui repose sur un phénomène de "distanciation" qui permet au spectateur de prendre du recul par rapport à ce qui se joue sur scène. C'est un théâtre de la rupture au service d'une critique sociale et politique.

Je vous vois venir d'ici..."boring, boring, boring"...Et bien, non, enfin pas pour les raisons que l'on croit.


  •  Macaigne revisite ici la tragédie d'Hamlet à sa sauce, en transposant dans une espèce de monde moderne et froid, à grands coups de corps, de cris, de sexe, de miasmes. Un décor industriel post ou pré-apocalyptique avec un cimetière et un préfabriqué suspendu dans les airs accompagnent le spectateur tout au long de cette loongue, très loooongue plongée dans la folie, et l'ignominie humaine.
crédits photos Festivalier.net

  • La pièce dure 3h15 (avec un entracte d'un quart d'heure)
      Franchement pas le genre de chose à me rebuter! Pour moi, c'est plutôt des défis scénaristiques que je m'attends à voir relever, et de belles prouesses de la part des comédiens...Pour info, je me rappelle avoir vu en 2003 une pièce en allemand surtitré Der Meister und Margarita qui durait 4h (mise en scène de Franck Castorf qui dirigeait la Volksbühne)! J'ai pris mon pied!


        De l'outrance: des hurlements pendant la moitié voire les 3/4 de la pièce, un jeu sur l'illusion du réel assea fatiguant, deux scènes de coït notamment une dans la boue, puis dans une mare de terre, des fluides qui giclent sur le public à un rythme régulier, une scène de viol très longue, énormément de violence, des quintaux de glaire et des litres de faux sang, de la fumée qui envahit toute la salle, des confettis, des pétards, de l'argot, des "sales putes" et "grosse conne" à tour de bras...

Vous aimez les jeux du cirque? Vous en aurez pour votre argent!

Pour moi, une pièce longue et inégale


  • Quelques moments de fulgurance et de beauté: deux monologues audibles et plein de grâce. Des décors qui demeurent d'une grande beauté et d'une belle puissance onirique (mais justement, il y en a trop, tout le temps...)
  • On sent que Macaigne a travaillé pour le cinéma. Il y a un parti pris au niveau de la plasticité de l'ensemble, vraiment pas mal du tout. Mais il y a trop de tout. J'ai fini par passer près de 20 min à me questionner sur les jeux de lumière, plutôt que sur le jeu des acteurs.
  • La 2e partie m'a semblé moins pire que la première. Peut-être parce que je m'étais habituée au grand cirque sur le plateau, et que j'avais perdu tout espoir de voir quelque chose de vraiment intéressant.
  • Bon, j'ai été bien perdue. Pour moi, le grand mérite de tout le schmilblik, c'est que ça m'a donné envie de relire Hamlet de Shakespear. Juste pour voir et lire entre les lignes ce que le metteur en scène a trahi, et ce en quoi, il a été tout de même fidèle....Je ne peux même plus vous dire qui fait quoi...Il n'y avait pas d'intrigue. Les choses étaient présentées de façon a-chronologique!
J'ai trouvé l'ensemble d'une platitude sans fin. J'ai bien compris le parti pris de l'outrance, pour faire sortir le spectateur de son confort bourgeois. Mais, là, c'était l'overdose. Une heure en moins aurait peut-être été la bienvenue. Pour moi, rien de bien nouveau sous le soleil, sinon une bonne grosse caricature de ce que la mise en scène actuelle peut faire de mieux, et surtout de pire.

Un beau moment de théâtre contempoRIEN.

Un bon gros foutage de gueule!

      Il y avait pas mal de scolaires dans la salle. J'ai trouvé fâcheux qu'on leur présente ça ainsi, que leur éducation artistique soit émaillée de"mise en scène de l'extrême" qui n'ai absolument rien à envier aux séries, vidéo youtube, jeux vidéos auxquels ils sont très tôt confrontés. Finalement entre leur "réel fantasmé" et cette mise en scène peu voire pas de frontières. 

     Et c'estpourtant une aficionado de True Blood qui vous parle! Un bout de sein qui dépasse, une pénétration suggérée et de l'autodérision ne me font pas peur! Mais quand c'est fait de façon intelligente, ça n'a pas le même effet sur moi.

    Je me rapelle que pour moi, le théâtre, ado, était une lucarne vers d'autres visions du monde, vers des idées, vers des questionnements. C'était stimulant.

      Pour moi, point d'autre conclusion avec Macaigne que

Consomme ta pièce de théâtre et Crève!

Ces partis pris du théâtre contemporain me fatiguent, et je pense réfléchir à deux fois avant de retourner dans un théâtre municipal, une scène nationale ou une maison de la culture.

Et vous, quels ont été vos expériences en matière de THEATRE? contemporain ou non?
Est ce que ça vous botte?
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7.12.11

J'ai testé KIABI en Ligne pour de LA LINGERIE


   Dans ma quête d'un bon soutien-gorge, et dépitée de me faire limite traitée de grosse vache (mais de façon subtile, hein), j'en suis venue à essayer de trouver mon salut sur les sites de vente en ligne.

    Moi, pas avoir les moyens d'aller sur ASOS, dont on dit pourtant beaucoup de bien pour les rondes comme pour les brindilles, ni de prendre des risques aux 3 suisses et de me retrouver avec un soutien graisse pas des plus folichons ni même de jouer les duchesses à Orcanta ou Darjeeling.

     Je me suis donc rabattue sur KIABI.FR après avoir passé en revue l'offre chez la concurrence notamment sur la REDOUTE et sur ONESTOPPLUS, qui finalement n'as l'air que d'être un moteur de recherche plutôt qu'une marque à part entière! Les trois faisaient des promos alléchantes, mais rien dans mes prix ni dans mes critères chez les deux derniers:
  • du maintien certes
  • mais pas d'allure mémère
  • la bonne taille!!!

Le choix et la réception de mes articles KIABI



Chez Kiabi, j'ai finalement opté pour un premier ensemble:
  • SG+ Shorty assortis noirs
  • SG noir et blanc
  • SG bleu azur et sa culotte assortie.


     Il n'y avait pas exactement ma taille dans les 3 modèles, à savoir un 100C (c'est ce que j'en ai déduit après être allée sur des comparatifs de taille). Bon, j'avais passé une soirée entière à éplucher les offres sur la Redoute, pour me jurer de ne prendre que ma taille....Mais là, apparemment, j'en demandais trop. J'ai fait le pari de prendre un 100D dans 2 modèles qui me plaisaient...je me suis dit que sur un malentendu, ça pourrait passer.


Un brin romantique?



Un côté coquin!



Et celui-là ne serait-il pas un peu ringard?
En tout cas pour moi, il fait très Walker Texas Ranger! Autant dire que je n'ai pas le coup de coeur!

La déception

    Et bien non, ça ne passe pas du tout. Curieusement, je me sens plus engoncée dans le 100D que le C...et ça baille, ça baille...Et c'est le festival du froufrou. Il y a comme un hic...c'est vraiment les mêmes que sur le site?

    J'ai hésité à tout renvoyer hormis les culottes, en 46/48, mais très jolies...car j'ai été décontenancée par les modèles.
    Sur le site, étaient présentés de beaux Soutien-gorges corbeille. Et dans mon esprit, des produits de ce type sont forcément bien doublés. Que nenni! La corbeille, c'est pour la forme arrière du SG!
En fait, ce n'est ni plus ni moins qu'un motif dentelle à même la peau, avec une couture plastique...Pas très glam, hein?

    Après une hésitation d'une heure, et invalidation par mon chéri...(Il n'est jamais contre un essayage de lingerie, sauf quand je me place entre lui et un match de la ligue des champions)...je me décide à renvoyer le tout.

Le retour des articles pas à la bonne taille, BIG UP au service clients!


    La livraison avait été assez rapide, et je crois gratuite, en point relay. Le retour s'effectue de la même façon, mais cette fois-ci, on perd 2,50€ sur la somme qu'on est censé nous rembourser. Pas glop! Sachant que dans certaines enseignes de VPC c'est gratuit. Mais à bien y réfléchir ce n'est pas si terrible que ça: c'est le prix d'un sandwich beurre fromage, ou d'un chausson aux pommes + 1 pain au chocolat. Des bêtises en moins finalement!
Fiche que l'on doit joindre au retour des articles en cochant le motif...Pas mal du tout, ça leur permet de rapidement analyser les desiderata des clients.

    J'ai trouvé le temps de traitement du retour assez long et au bout de 5 jours j'ai appelé le service client. Pour une fois, j'ai l'impression de ne pas être tombée sur un centre d'appel au Bangladesh (clin d'oeil à Slumdog Millionnaire). J'ai eu un téléopérateur efficace et aimable, m'expliquant qu'un mail me serait envoyé immédiatement après que la commande est été traitée par le centre de tri, et que le remboursement s'effectuerait le jour-même (oui, APRES QUE+ Indicatif...j'ai vraiment l'air psychorigide en écrivant ça)
    Finalement 10 jours après avoir rendu ma commande, je récupérais mes deniers.

Soit autour de 15 €, et ça m'a largement suffi (bon, j'exagère un peu) pour trouver les bons soutards.
Mais ça, c'est pour un prochain épisode de "Une grosse cherche soutien-gorge désespérement"...


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Mon avis global sur la lingerie forte poitrine de chez Kiabi.fr
  • Un bon point pour l'idée de nommer la collection "like All women". 
De jolies ensembles pour des femmes qui se sentent le droit d'être aussi belles que les autres. Des stylistes qui font visiblement un effort...
  • Des modèles assez différents les uns des autres
  • Des prix attractifs, en offre promotionnelle, pour les petits porte-monnaies..Je crois que chaque SG était autour de 8€. 5 pièces de lingerie à 30€, qui dit mieux?
  • Une qualité moyenne. Des finitions surprenantes...On sait pourquoi les prix sont si bas...Des produits à la chaîne assemblés rapidement. Pas de "rembourrage". J'ai peur que ça finisse par se déchirer rapidement, et que ça ne tienne pas très longtemps au lavage!
Je n'ai pas encore porté mon ensemble noir, je le garde pour sortir le grand jeu à mon homme!
  • Un SAV au top!
Note qualité: 5/10 (j'aurais mis 7 si les SG avaient été à ma taille)
Note ergonomie du site, facilité de la transaction: 7/10
Note Service Client/SAV: 8/10

Moralité, je recommanderai peut-être sur le site, mais je pense que rien de tel qu'un bonne grosse claque ou humiliation en cabine sous des néons blaffards! C'est ça qui fait avancer le schmilblick et redonne envie de se tenir à son "régime"...J'irai au Kiabi le plus proche de chez moi pendant les soldes de Janvier

Et vous, vous est-il déjà arrivé de commander sur ce site?

KIMBRA est envoutante

     Un petit coup de coeur pour KIMBRA!

    Une femme mutine, qui a un pied dans un univers onirique à la Bjork, et qui s'est entichée de la mode pin-up des sixties, et qui soigne particulièrement ses tenues. Elle doit aimer Florence and the Machine et la dance, et les jolis tempos...Certains de ces morceaux en ont d'ailleurs la tonalité. Je n'accroche pas à tout, mais ça a le mérite d'être assez frais dans l'ensemble!

   Pas beaucoup d'infos en français sur la très belle brunette néo-zélandaise qui semble ratisser très large dans le registre pop, hormis peut-être sur le blog Détours de Scène.

   Je crois avoir fait la découverte de cette jolie voix et de cette jolie plastique grâce à Deezer (je me demande d'ailleurs si je ne vais pas passer à la version payante). Intriguée, je suis allée la pister sur Youtube, et je ne fus pas déçue

Elle a quelques petits succès indés, mais ayant vraisemblablement signé un contrat avec une major cet été, elle risque de bénéficier d'une bonne couverture médiatique, et son joli minois fera le reste.

KIMBRA, Settle Down

Voici le morceau avec lequel, j'ai fait sa connaissance:


Le clip exploite de façon dérangeante et efficace le topos de la femme-enfant, et moi, j'aime ça!

GOTYE, KIMBRA , Somebody that I used to know

Elle a aussi fait un duo avec Gotye, artiste pop, qui rencontre un bon petit succès en Belgique et en Australie. J'adhère un peu moins, mais je trouve le clip plastiquement très beau. Visiblement l'interprète a fait des études d'art, avant de s'orienter plus précisément sur la musique. Et ça se voit!




Je crois que je suis un peu fatiguée des univers de divas à la Beyonce et Lady Gaga...trop musicalement prévisible et outrageusement clinquant!

Et vous, qu'en pensez-vous?
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Je hais Nöel






Au risque de m'attirer les foudres des ligues catholiques révolutionnaires, des consuméristes les plus enjoués, des mères de famille la larme à l'oeil et la main sur le caddie au bord de l'orgasme au mois de décembre, moi,

Noël ça me débecte!

       Avant de passer pour la pire des rabats-joie qui soit, laissez-moi vous montrer, preuve à l'appui, pourquoi les fêtes de fin d'année (oui, parce que ne croyez pas que le jour de la Saint Sylvestre- nuit qui précède généralement la plus fameuse cuite de l'année et le plus fameux des vomitos- me soit non plus agréable).

Où il est le petit Jésus?

      J'ai mis du temps à comprendre le lien entre notre bonne vieille tradition judéo-chrétienne, le Père Noël, le père Santa Claus, Saint Nicolas, mes joues bouffies par une overdose de chocolat bon marché Lidl et le petit Jésus. J'ai compris un jour pour oublier dans la foulée....

Moralité, tout ça n'a pas de sens.

Pas plus que n'en avaient à l'époque mes crises de foie, mes nausées entre 6 et 10 ans, tout spécialement du 23 décembre au 1er janvier.

Où ils sont mes cadeaux?

       J'ai, petite, grosso modo de 3 à 8 ans, plongé la tête la première dans la magie de Noël. C'est elle qui me faisait dessiner à la gouache blanche des sapins et des bonhommes de neige sur les vitres de notre petit appartement, en pensant que le père dodu qui aimait s'habiller en rouge, aurait moins de difficultés à atterrir dans notre Zep/Zup/Quartier si on lui traçait une belle piste d’atterrissage. Curieusement, ma mère, qui avait pourtant la détente facile, ne m'a jamais envoyé valdingué, parce que je lui moisissais ses carreaux. Je crois que mes joues de castor emplies de lindto (le lindt version lidl), et mon oeil humide et candide la faisaient fondre!

      Alors le 24 décembre j'attendais vaillamment...à peu près jusqu'à 22h30 que "le petit papa Noël" daigne trouver ma petite chaumière du 6e étage. Il n'a jamais trouvé la porte, ou alors il n'osait pas prendre l'ascenseur ou gravir les monticules de détritus de la cage d'escalier qui menait à notre F3.

     Au bas de mon sapin en plastique (les années où il y en avait un, d'une taille approximative d'1m à 30 cm), il n'y avait souvent pas les jouets commandés (un(e) petit frère/soeur, la paix dans le monde, un polypocket, un petit poney, une Barbie chevelure de rêve, un kilos de vrai Nutella, des sous pour faire de la luge au Groenland).

On est vraiment obligé d'aller à Tati?

    Alors comme Redman ne daignait pas montrer le bout de sa bedaine, ma mère prenait les devants. Elle nous embarquait donc dans une expédition dans la capitale (ce qui souvent allait de pair avec une semaine de ménage éreintante payée au black, à faire des inventaires interminables, à ramasser la saleté déposée par des hordes de gens dans des grands halls illuminés, à faire la plonge dans des bars moisis)...En fait, c'était son activité toute l'année, mais pendant les fêtes...c'était pire. Elle trouvait le temps de traîner sa fillette du côté de Barbès Rochechouart, puis dans le métro, et dans les travées de Tati. Elle voulais lui payer un petit quelque chose pour lui donner l'illusion d'un vrai Noël.

   Et moi, sachant bien qu'on ne roulait pas sur l'or et persuadée que de toute façon Redman viendrait répondre à mes souhaits les plus fous, je choisissais une moche poupée déjà borgne (bah oui, les jouets endommagés par des transporteurs indélicats (ou mal faits par des enfants lépreux en Chine) sont un peu moins chers!...ATati aussi, à défaut de faire attention à la marchandise, on fait attention aux clients).

Un après-midi à se faire piétiner dans le métro, à humer des odeurs pestilentielles (oui, quand on fait moins d'un mètre, on est aux  premières loges pour le lancement des gaz de fin d'année), à braver le froid c'est bien suffisant. On ne va pas en plus dépenser un bras et conduire sa petite mère à la banqueroute!

Le festival du poisson pané 

     Les années aidant, j'ai fini par ouvrir les yeux. Ni Santa Claus, ni miracle. Ma mère a eu de plus en plus de mal à me traîner à Tati (je faisais des crises pour ne pas y aller, le travail s'est fait rare et donc les finances pour se rendre à Paris aussi). Les repas de Noël sont devenus des soirs ordinaires: poisson pané, tv, flageolets et pâtes.Une bûche glacée d'un hard discounter, un film abrutissant et au dodo.  

Et puis vinrent les années, où il n'y avait plus de poisson pané. J'entendais parfois ma mère ravaler un sanglot dans la cuisine, se maudissant de ne pouvoir offrir mieux à sa descendance.

Aujourd'hui, le blues de fin d'année

    Aujourd'hui et depuis plusieurs années, je ne vis plus avec ma mère. J'ai la chance d'avoir passé des Noëls plus classiques, dans ma belle-famille ou auprès d'autres membres de ma famille pour qui les fêtes se doivent d'être somptueuses. Huîtres, chapon, champagne, toast de foie gras, gigot d'agneau, échanges de voeux et de cadeaux high-tech ont remplacé mes soirées poisson pané.

    Mais ces mets délicieux ont quand même toujours pour moi, un goût amer (celui de la désillusion, de la honte, de la solitude et du déclassement social). Noël n'est qu'une grande mascarade permettant d'écouler des stocks de produits à grand renfort de publicités mirobolantes. Celles et ceux qui ne peuvent pas être de la fête ressentent au plus profond de leur être leur misère sociale. Et je pense qu'avec la crise, bon nombre de familles vont avoir bien du mal à faire bonne chère. Ne parlons donc même pas d'offrir des présents.

    Même si apparemment, aujourd'hui, bien qu'étant chômeuse cette année, je n'ai pas à me plaindre, je pense toujours à tous ces déclassés et écorchés vifs qui vont devoir supporter encore plusieurs semaines la bonne humeur feinte, les trésors d'indécence qu'on nous balance à longueur d'heures dans la petite lucarne, et la fièvre acheteuse qui s'empare de tous.

   Je ne passe pas les fêtes avec ma mère, qui a le sentiment de n'être pas assez bien pour être à la table des convives de Noël (ayant tellement l'habitude de servir), et qui n'a pas le budget pour offrir quoique ce soit. Pour elle, il serait d'ailleurs aussi inconvenable de recevoir sans donner en échange.

   Au moment de l'ouverture des cadeaux, quand le papier cadeau crépite ou vole dans toute la pièce, j'ai toujours, des années après, ce mot qui résonne dans ma tête: poisson pané...






Edit: je ne ferai pas d'articles sur la glossybox, les meilleurs trucs à offrir en ce super Noyiiel 2.0...Là, j'en suis à vouloir offrir à mon copain une lampe en carton (on ne rigole pas je suis sérieuse, j'ai vu un super tuto sur le net), à tricoter un snood pour une amie et à concocter les meilleurs Manele qui soient!


Edit 2: Il y a quand même un truc bien à Noel:
le chant de Noël de Tino Rossi
le 1er morceaux de musique hors du répertoire Maternelle que j'ai appris par coeur.